Orage et Découverte [PV Hypnovell]

Jeudi 24 juillet,
Aux alentours de 15h30

Le vent était monté soudainement. Mathias était sur le parvis de l'université, humant l'air frais. Le temps s'était rapidement dégradé. Prévisible en réalité, vu la chaleur extrême des trois jours précédent. L'orage éclaterait certainement bientôt. En attendant, le professeur d'économie était de mauvaise humeur. Et la pluie qui s'annonçait n'allait pas arranger l'affaire. Il était venu rendre visite à Laureen, son amie, et elle l'avait à moitié envoyé balader. Elle avait un rendez-vous professionnel dans la demi-heure, et donc certainement pas de temps à lui accorder. Mathias s'était soudain senti blessé dans son ego et il avait balancé quelques réflexions cinglantes à la jolie jeune femme. La gifle ne s'était pas fait attendre longtemps. La joue encore endolorie, Mathias s'éloigna de la faculté, mains dans les poches et col de veste relevé.

Il traversa lentement le parc de l'école. Ce dernier était assez impressionnant. Très grand et bordé par de nombreux arbres. On aurait presque cru qu'il s'agissait d'une forêt. Un grondement sonore se fit entendre quelques secondes après qu'un immense éclair ait zébré le ciel qui s'était soudain obscurci. Une pluie diluvienne s'abattit alors sur le professeur d'économie. Il pesta et se mit à courir pour atteindre un abri. Il traversa le mini forêt et se retrouva rapidement de l'autre côté du parc, trempé de la tête aux pieds. Il regarda de droite à gauche, puis pesta encore plus. Il n'y avait pas d'abri, juste un mur. Il décida de le longer en partant vers la gauche, pour repartir en direction de l'université. Il courut une petite minute avant d'atteindre une espèce de renfoncement protégé par un pseudo préau. Mathias se glissa sous le toit pour se protéger de l'averse qui ne s'amoindrissait pas.

Le Français grelotta. Pour parfaire sa super journée, il devina qu'il allait tomber malade. Peste soit la malchance. Il regarda autour de lui et vit une espèce de cavité dans le mur du fond. Intrigué il s'approcha et vit qu'il y avait des escaliers qui descendaient. Il n'avait pas souvenir d'avoir jamais vu ce préau et encore moins une entrée vers de probables sous-sols. Il allait regarder ça de plus près quand il entendit un bruit de course et de pas dans des flaques d'eau. Mathias fit volte face et avança jusqu'à l'extrémité du préau pour voir qui avait eu aussi la même bonne idée de sortir par ce temps et pourquoi pas, faire signe à l'individu de venir se mettre à l'abri.

[HJ : Je n'ai rien vu concernant la localisation des sous-sols, j'ai donc supposé qu'ils étaient bien planqués ^^ Si ça ne va pas, je changerai!]

Il s'était hâté de sortir de la médiathèque pour vérifier ses pensées, depuis si longtemps qu'il voyait ces flashs sans pouvoir se les expliquer et là, doucement, il entrevoyait une solution à son calvaire devenu insoutenable. Dehors le temps se couvrait sans pour autant devenir menaçant, il prenait son temps pour ne choquer personne. Détendu il gardait ses mains dans ses poches trainant le pas jusque dans le parc. Il gardait les yeux levés au ciel essayant de se rappeler plus précisément les choses, les lieux, les personnes (?) qu'il voyait dans ses réminiscences douloureuse. Le silence du lieu, la tièdeur de la journée, tant de choses qui jouait sur son apparence austère.
Quelques pas dans l'herbe et finalement il s'était emporté dans sa contemplation sans penser...
Il errait sans raison et ce pendant quelques temps, dire combien c'était dur mais la pluie lui rappelait qu'il était resté inconscient longtemps....
Déambulant il revenait sur terre et avec ce retour il avait aussi reprit conscience qu'il allait vers l'entrée du sous-sol pour y retourner.
Il arrivait en courant près d'une des entrées qui était scellée, avec cette pluie il ne tardait pas à aller voir ailleurs faisant le tour du bâtiment pendant quelques minutes avant d'apercevoir quelqu'un qui lui indiquait de venir ici. Un hasard?
Les coincidences ne faisaient pas parties de son monde mais il se laissait tenter s'approchant avec hâte pour arriver près de la dernière porte pour les sous-sols.
Il regardait calmement le jeune homme qui finalement devait avoir le même âge que lui, certainement un habitué du coin il semblait assez... Normal...
Il jugeait d'un simple regard mais ne disait rien et ne pensait rien, il restait là inerte à côté de l'homme, Hypnovell attendait simplement le départ de l'autre pour aller dans les sous-sols alors inutile pour lui d'engager la conversation pour combler le temps et l'ennuis...

[Truc de merde, vraiment désolée.... Je me rattraperais au prochain post promis!]

Mathias vit rapidement l'individu dont il avait entendu les pas. Il lui fit signe instinctivement, lui indiquant ainsi de venir s'abriter sous le préau. La personne arriva avec hâte, l'eau ruisselant à partir du sommet de son crâne. Il vint se placer en silence aux côtés du français, tout en le regardant de coin. De son côté, Mathias le regarda sans se cacher. Il l'observa, le détailla avec attention. Il était de petite taille, ce qui donnait l'impression que le professeur d'économie le toisait. Plutôt maigre. Banal en définitive. Rien dans son physique n'attirait l'attention. Ses cheveux mouillés descendaient le long de son visage, dissimulant mal habilement ses traits. Il devait avoir la trentaine. Mathias ne l'avait jamais vu. Qui pouvait-il être ? Le Français cessa de le regarder, pour reporter son attention au dehors. L'orage grondait toujours et la pluie ne semblait pas vouloir s'arrêter. Il passa une main dans ses cheveux, pour les ébouriffer et leur redonner un peu forme. Puis il regarda à nouveau son voisin qui semblait terrer dans le silence. Mathias le jaugea d'un regard curieux. Même si rien dans son apparence physique n'attirait l'oeil, il y avait en revanche un petit truc dans son attitude qui sollicitait l'attention. Une espèce de froideur ou de nonchalance assez inhabituelle chez les gens.

Mathias se détourna à nouveau de lui et regarda les alentours. Il alla s'adosser au mur et se laissa glisser pour se retrouver en position assise. Il laissa sa jambe gauche allongée mais ramena la droite vers lui, son genou vers sa poitrine pour y poser son coude. Pas question de sortir sous cette pluie, et visiblement, elle allait durer un moment. Autant se mettre à son aise. Après avoir détaillé avec attention les lieux qui l'entouraient, il se décida à détailler à nouveau son voisin qui n'avait pas beaucoup bougé. Puis, il choisit d'entamer la conversation, curieux de connaître cet individu.

Je ne vous ai jamais vu par ici. Vous êtes étranger ?

[c'est pas tellement mieux T_T ]

Quelques regards de temps à autres de la part de l'homme à côté de lui, rien de bien dérangeant en soit. Le silence restait maître de ce moment, la pluie qui battait le sol venait éclabousser jusqu'à eux tant elle était forte. La température baissait rapidement mais ça n'incitait pas Hypnovell à se rendre plus sociale, tout au plus il se détendait simplement et gardait son calme habituel.
Tranquillement il était fidèle à ses principes, indifférent à ce que faisait l'autre, au mieux il jetait un simple regard et l'ignorait d'un simple soupir mais de temps à autres l'ennuis le poussait à s'adosser au mur tout en observant l'autre qui s'asseyait à même le sol.
Lassé il baissa son visage vers le sol, il était sûr que l'autre voudrait combler le silence et quelques instants plus tard c'était le cas:

La curiosité piquait tout les hommes logique, tous sans exceptions et c'était compréhensible pour le Russe en entendant l'accent de l'autre homme.
Un sourire assez dissimulé naissait sur ses lèvres, un rire éventuellement pouvait se faire entendre sous les trombes de pluie. Un simple mouvement de tête pour dégager ses cheveux logés devant ses yeux et il fixait indirectement son interlocuteur à présent.
Il croisa ses mains et ensuite les mettait dans ses poches tout en se posant davantage contre le mur des sous-sols, la pluie changeait de sens et il était inutile de vouloir sortir, cela serait pareil... La discussion en moins tout au pire.
Commençant à être trempé il se rapprocha de l'autre jeune homme qui semblait être au sec, dans le même mouvement il répondait à la question posée:

-C'est ma première année ici, je suppose que vous non, n'est-ce pas?

Même si de visage il semblait stoïque il portait un certains interêt à sa question, tout comme le traduisait son ton qui était assez sympathique mais pas enjoué. Comme un prof pose une question à son élève, exactement de la même façon.
Il penchait de temps à autres son visage qui se révélait détrempé par l'averse, des traits si neutre et pourtant expressif. Il regardait la porte d'entrée en même temps qu'il se déplaçait sur lui même. Intrigué par la réponse? Non, surtout par le départ de son interlocuteur.... Mais il fallait bien s'occuper alors tout était bon à prendre.

L'homme qui se tenait aux côtés de Mathias interpellait ce dernier. Il n'aurait pas su vraiment dire pourquoi, mais quelque chose de dérangeant émanait de cet individu. Tandis que le Français s'installait sur une partie du sol sec, l'autre homme restait debout, adoptant diverses postures. Mathias ne se cacha pas à nouveau pour le détailler du regard. Finalement, il se décida à lui demander s'il était étranger. Tout en se rapprochant du professeur d'économie, il répondit à l'interrogation. Le son de sa voix était assez neutre, mais on y décelait aisément un accent nordique. Allemand ou Russe peut être. Il confirma les suppositions de Mathias en expliquant que c'était sa première année à Saint-Abae. Il retourna indirectement la question à son interlocuteur. Il pencha sa tête de côté et ses cheveux s'écartèrent quelque peu de son visage, dévoilant ainsi des traits fins et des yeux pétillants. Mathias esquissa un petit sourire, avant de répondre à la question de l'individu :

Effectivement, je suis arrivé ici il y a trois ans.

Le tonnerre gronda à nouveau, faisant détourner le regard du Français. Il observa l'extérieur. Il aimait regarder la pluie tomber, entendre l'eau couler ... Enfin, quand il était à l'abri, c'était encore mieux. Il reporta à nouveau son attention sur son voisin et reprit la parole.

Je suis Français.

Il avait prononcé cette petite phrase dans sa langue natale. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas parlé en français. Il en était un peu attristé en réalité parce qu'il aimait sa patrie. Un passé douloureux y était enfoui, mais il n'avait pas renié ses origines pour autant. Il ignorait si son interlocuteur avait compris et à dire vrai, il s'en fichait un peu. Ce n'était pas une information capitale, alors il ne se donna pas la peine de répéter en japonais. Néanmoins, il compléta un peu sa présentation, en reprenant le dialogue en version asiatique.

Je suis Mathias Elvin, professeur d'économie à mes heures perdues.

L'orage semblait s'éterniser mais ce n'était qu'au travers des yeux du trentenaire qui se lassait de ce temps monocorde et long. Il soupira d'ennuis ne prêtant finalement plus d'attention à son interlocuteur, il s'ennuyait beaucoup trop pour s'occuper avec quelques palabres sans utilités, il avait tellement à faire derrière cette porte qu'il lui était dur de faire semblant d'être impatient. Il aurait très bien pu aller directement à l'intérieur sans même se retourner mais ses habitudes le forçaient à être discret en ce qui concernait cet endroit et tout logiquement il préférait s'ennuyer à mourir plutôt que d'avoir à parler de ses raisons....
Quelques fortes rafales de vent passaient dans le petit abri découvrant la totalité du faciès d'Hypnovell, presque endormi au final tant il attendait. Calme, c'était certains !, il s'occupait l'esprit en pensant et en se souvenant de ces dernières années mais en même temps ce n'était pas toujours aisé de le faire quand quelqu'un à côté de vous parlait de tout et de rien....
Le tonnerre frappa violemment réveillant le russe qui leva instinctivement le visage vers la cour et ensuite vers son vis-a-vis qui semblait captivé par le temps. Il vit que l'autre le regardait sans détours, sans a priori.
Comme si c'était naturel. Sentant les regards sur lui il se recourbait sur lui même écoutant ce que l'autre baragouinait. Comprendre ce qu'il disait relevait du miracle et ça l'étranger devait le comprendre en voyant le visage d'Hypnovell se détourner sans hésitations comme préférant encore le silence plutôt que d'avoir à décrypter ce qui s'était dit.
Quelques secondes de silence qui servaient à jurer silencieusement et en russe qui plus est, il se faisait vraiment chier avec ce temps pourri et avec l'autre gars a côté de lui il était vraiment gâté.
Un nom l'interpella tandis qu'il se "rendormait", il se détournait lentement laissant son visage de trois-quart profil face à Mathias.
Il restait là, latent avant de bouger pour faire de nouveau entièrement face au professeur d'économie. Un soupir, il ne voulait pas se présenter mais après tout ça ferait une ébauche pour ses cours...:

-Hypnovell.... Nouveau professeur de russe...

C'était étrange, il était détaché de ses paroles, comme s'il ne faisait pas attention au fait qu'il parlait. Un oeil fixe sur la porte du sous-sol, son attention fixée elle aussi sur ce entrée et ses mots qui ne s'intéressaient pas du tout à la présentation... Juste pour faire beau et encore...
D'ailleurs pour quelqu'un qui le connaissait depuis moins de 10 ans, le voir prononcer son prénom à la russe était des plus étonnant, surtout pour lui qui trimait comme un malade pour retrouver un semblant de naturel natif !
Il était viscéralement attiré par cette porte et il ne s'en cachait pas quand il détourna son visage de Mathias pour fixer la porte qui s'entrebaîllait... Décidément même s'il ne se rappelait de rien, ce rien semblait se souvenir de ce qu'il s'était passé 10 ans auparavant....
Doucement la pluie se calmait un peu laissant au loin le tonnerre gronder dans un élan de flegmme... Comme si le temps s'était stoppé à l'ouverture de cette porte.... Comme si le russe ne vivait que pour ça....

Étrange. C'est le qualificatif qui venait à l'esprit de Mathias en observant l'individu qui se tenait à ses côtés. Il semblait absent et détaché de ce qui l'entourait. Il ne se donna pas la peine de faire la discussion, sauf pour énoncer entre deux temps de silence, son nom et sa fonction. Mathias soupira. Encore un gars bizarre à ajouter à la liste des occupants de St Abae. A croire que cette université attirait les personnes à problèmes. Il regarda à nouveau son voisin avec un regard curieux, et il vit que celui-ci observait l'entrée que le Français avait vu peu de temps avant qu'il n'entende la course de son nouveau collègue. D'ailleurs, c'était une observation qui s'éternisait. L'autre homme semblait littéralement aspiré par la porte qui venait de s'entrouvrir avec le vent. Un grincement sinistre avait accompagné cette semi ouverture. Mathias haussa les épaules et fixa à nouveau l'extérieur. La pluie semblait s'amoindrir. Le Français se leva et gagna l'extrémité du préau. Il jeta un dernier coup d'oeil à son collègue et vit que celui-ci ne le regardait déjà plus. Le professeur d'économie releva son col de veste et partit sans se retourner. Il pensa que cet Hypnovell serait une personne susceptible d'atterrir dans sa liste de personnes inintéressantes. Quoique ... A voir. Pour le moment, son seul souci était d'aller chercher des fleurs pour Laureen. Il n'avait pas vraiment envie de se mettre la jeune femme à dos et lui présenter des excuses avec un bouquet de fleurs était le meilleur moyen de se réconcilier avec elle. Mathias quitta les lieux, tandis que la pluie cessait de tomber et que le ciel se dégageait à nouveau pour laisser filtrer quelques faibles rayons de soleil ...

[pas terrible ... mais je vois pas quoi ajouter puisque ton personnage ne veut qu'une chose : que je m'en aille XD]